COMPTE RENDU

DE LA ONZIÈME  ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

DE L’ASSOCIATION DES AMIS DU PÈRE CASTOR

du 12 novembre 2011

 

 

 

Le 12 novembre 2011, à 15h, François Faucher, le Président, après avoir constaté que la onzième Assemblée Générale, réunie à la médiathèque du Père Castor à Meuzac, Haute-Vienne, pouvait valablement délibérer, (membres à jour de leur cotisation : 162 ; présents : 49 ; excusés : 113 ; pouvoirs : 89 ), déclare la séance ouverte. Il remercie les participants de leur présence et fait part de son émotion d’être réunis pour fêter le quatre-vingtième anniversaire de la création des albums du Père Castor. Il remercie tous ceux qui ont fait part de leur regret de ne pas être présents ce jour-là, et qui ont envoyé leur pouvoir. Il remercie également le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique du Canton de Saint-Germain-les-Belles, (le SIVU) pour son accueil dans les locaux de la Médiathèque Intercommunale, puis passe la parole à Christian Redon-Sarrazy Maire de Meuzac et membre du SIVU, et à Christine de Neuville, Vice-Présidente du SIVU et maire de Vicq-sur-Breuil.

Christian Redon-Sarrazy souhaite la bienvenue aux participants. Il se fait le porte-parole des autres maires du canton, dit la satisfaction de la commune de Meuzac de compter parmi ses associations, celle des Amis du Père Castor. Il évoque le succès croissant que remporte la Médiathèque, succès qui dépasse les limites du canton, voire de la région et même de l’hexagone, puisque la dimension internationale de cet établissement semble aujourd’hui avérée. Il s’exprime notamment au sujet des nouveaux projets dont l’assemblée est porteuse et l’encourage à poursuivre son action même si les problèmes budgétaires sont parfois difficiles à résoudre. Il souhaite à tous une bonne Assemblée Générale, et donne la parole à Christine de Neuville.

Christine de Neuville prend la parole en tant que Vice-présidente du SIVU, précise qu’elle est maire de Vicq-sur-Breuil, autre commune du canton de Saint-Germain-les-Belles, et rappelle que si nous sommes sur les terres de la commune de Meuzac, nous sommes dans les locaux du SIVU, qui gère et administre la Médiathèque, Maison du Père Castor. Elle excuse Guy Montet, Président du SIVU. Elle évoque le remaniement des communautés. Aux communes de l’actuel SIVU seront  rajoutées les communes de Pierre-Buffière, de Saint-Hilaire -Bonneval et de Saint-Genest-sur-Roselle. L’actuel SIVU va donc disparaître et être remplacé par un ensemble plus important. C’est donc une nouvelle structure qui nous accueillera dans un futur proche. Malgré les contraintes budgétaires, elle affirme la volonté de l’ensemble des communes de défendre et de soutenir les dimensions culturelles et artistiques représentées entre autres par la Médiathèque et son rayonnement.

Le Président remercie Christian Redon-Sarrazy et Christine de Neuville de leur soutien toujours fidèle.

Avant de passer la parole à Prosper Bellarbre, le trésorier, le Président remercie plus particulièrement :

Pour leur soutien financier, la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Limousin, le Conseil Régional du Limousin, l’Association Limousine de Coopération pour le Livre.

Pour leur présence, Yvette Doublot, Maire de Brinon-sur-Beuvron qui prépare pour le 18 mai 2012 l’inauguration de la rue du Père Castor dans sa commune, où le Père Castor a passé une partie de son enfance, Jacques Branchu, l’ancien responsable de la Bibliothèque de Prêt de la Nièvre, qui, en 1998, avait organisé à l’occasion du centenaire de la naissance de Paul Faucher, le colloque de Pougues et en avait publié les actes, toujours disponibles à l’accueil de la Médiathèque. Le président souligne que c’est grâce à ce colloque de Pougues, que l’Association des Amis du Père Castor a pris son essor.

Jana Navatilova et Jana Novakova, deux étudiantes tchèques venues de Hradec Kralove dans le cadre du programme « Erasmus », pour, entre autres, explorer les archives tchèques du Père Castor.

Il remercie aussi, cordialement, Yvette Bourbon, Prosper Bellarbre, François Pipet, Henri Fumet, toujours disponibles, pour leur aide efficace, puis Frédéric Donati qui veille sur notre rucher, et Pascal Bachellerie notre caméraman, Prosper Bellarbre, le trésorier, présente le rapport financier. Les chiffres de l’année 2010 sont en équilibre et laissent apparaître un solde créditeur de 11 037. Le compte d’exploitation est approuvé à l’unanimité.

C’est au tour du Président de présenter le rapport d’activité. Il rappelle les buts de l’Association qui consistent à « donner à chaque enfant l’envie de grandir et d’entreprendre dans l’enthousiasme, en privilégiant la poésie du réel et le merveilleux de la nature ».

En prononçant ces quelques mots, le Président dit son souhait de rester fidèle aux intentions du Père Castor.

L’activité éditoriale de l’exercice a été soutenue, puisque dans la collection des fac-similés ont été financés sept titres ( Les Panoramas de la Montagne, du Fleuve, de la Côte par Alexandra Exter, et Des fruits, Des oiseaux, Des poissons, Des reptiles par Hélène Guertik ) au lieu des deux habituels. Quant à la Petite Collection du Père Castor qui rassemble quelques éléments des archives à mesure de leur dépouillement, nous avons publié trois titres ( Renaissante enfance par Roger Dadoun- Hélène Guertik par Béatrice Michielsen Les cartes de géographies dans les albums du Père Castor par Michèle Piquard ) alors qu’habituellement nous publions un seul titre par an.

En ce qui concerne les enregistrements réalisés au cours des années par l’équipe du Père Castor, leur numérisation a posé des problèmes techniques, et ce travail entrepris il y a un peu plus d’un an, n’est pas encore terminé. Il a mobilisé de nombreuses heures d’écoute Ce travail prendra fin au début de l’année 2012.

En juin dernier, les Editions Flammarion ont organisé une manifestation pour célébrer les 80 ans de la collection du Père Castor. Elle s’est déroulée dans les locaux du Centre National du Livre, 53, rue de Verneuil à Paris et a revêtu une importance assez considérable. Cette action commerciale a réuni des professionnels de l’éducation, de la librairie et de l’édition.

À cette occasion, Monsieur Jean -François Colosimo, président du CNL, a prononcé une allocution dont le Président se plaît à donner lecture : « Il n ’est pas si souvent donné au président du Centre National du Livre de célébrer un fleuron historique de l’édition jeunesse : le Père Castor, fondé il y a 80 ans, a fait rêver des générations de petits Français. Il suffit de songer aux mythiques Roule galette, à la Poule rousse, à Michka et autre Boucle d’or…

Autant de héros qui n ’ont pas seulement été les plus fidèles « compagnons de nos rêves », comme eût dit le philosophe Gaston Bachelard. Pour des cohortes d’élèves, ces figures pittoresques ont fait office de guides vers le savoir, autant que d’étayages symboliques.

Grâce à la persévérance et au talent de Paul Faucher, les héros du Père Castor auront inventé une didactique active et exigeante des apprentissages fondamentaux. Avec 4000 titres parus en huit décennies, et plus de deux millions de volumes vendus chaque année, le Père Castor n ’est donc pas uniquement un phénomène d’édition : il consacre une excellence éducative servie par le livre.

Si l’aventure du Père Castor illustre aujourd’hui avec éclat les mérites de la synergie entre l’école et l’édition, ce n ’est nullement par un concours de circonstances ; ce n ’est pas davantage par hasard que ces albums incarnés par plus de 300 auteurs et illustrateurs se sont imposés comme l’outil de référence des enseignants, des bibliothécaires, des libraires et de tous les professionnels chargés de conduire les jeunes générations vers la lecture.

Le CNL est particulièrement sensible à cet exemple de réussite éducative et artistique. Parce que le domaine de la jeunesse représente plus de 17% des ventes de l’ensemble de l’édition française et que le développement de ce secteur florissant doit être garanti dans la durée, notre établissement y consacre chaque année 800 000 euros. Un engagement que nous tenons pour une des voies les plus sûres afin de garantir la « continuité du monde », en renforçant les passerelles entre l’imaginaire des plus jeunes avec le monde de l’écrit.

Pour toutes ces raisons, le CNL est fier de souffler, en compagnie de tous ses amis, les quatre-vingts bougies du Père Castor ! »

On ne pouvait rêver hommage plus chaleureux !

Projets pour l’année prochaine :

En 2012, Paul Chemetoff, l’architecte bien connu, inaugurera une exposition des ses travaux à Saint -Pierre-des-Corps. A cette occasion, il est prévu d’éditer en fac-similé deux albums-jeux du Père Castor, illustrés par Chem, le père de Paul Chemetoff, « Chacun sa maison » et « Les trois ours ».

Sera également publié « Ah ! La belle Journée », d’Hélène Guertik qui était déjà prévu l’an dernier.

Poursuite de la Petite Collection des Amis du Père Castor.

Réalisation de la cabane des trois ours dans le parc d’aventures pour laquelle l’Association a déjà reçu l’accord d’un charpentier et d’un scieur de long,

Poursuite du classement des archives.

Lancement du projet de la Résidence du Père Castor. Faire mieux connaître le souhait du Père Castor :

Si les albums du Père Castor sont connus par un large public d’enfants lecteurs, on connaît généralement moins bien les préceptes éducatifs qui les sous-tendent.

Le Père Castor disait lui-même : « Nous nous sommes efforcés de f aire sortir de l'empirisme un secteur de la production dont la véritable portée éducative et sociale n'est généralement pas soupçonnée. Quand son importance sera mieux démontrée, (une critique éclairée peut y contribuer grandement), les recherches s'amplifieront, s'organiseront, attireront de nouvelles compétences, susciteront de nouvelles vocations d'éducateur-outilleurs, de chercheurs et de réalisateurs. Nous espérons qu'ils pourront utiliser les matériaux que nous avons rassemblés. »

Voici ces matériaux rassemblés et protégés à la Médiathèque du Père Castor, l’ensemble constituant une source d'informations qui permet de mieux comprendre la démarche et les objectifs de l’équipe du Père Castor.

Voici ces matériaux accessibles aux chercheurs, aux étudiants, certains déjà venus de loin, du Japon, du Brésil, de République tchèque, de Belgique, d’autres de moins loin, de Paris, ou de Limoges.

Grâce à l’intérêt grandissant des chercheurs pour les archives rassemblées, (un chercheur a récemment écrit : « Je vais réfléchir avec énergie à mettre en valeur le patrimoine de Meuzac »), grâce à la publication de leurs travaux qui aiguiseront le sens critique des acteurs du livre pour enfant, on devrait faire en sorte que le souhait du Père Castor soit réalisé.

Le rapport d’activité est adopté à l’unanimité.

La partie administrative de l’assemblée se termine par l’élection du conseil d’administration et du bureau.

Après présentation des candidats, le conseil d’administration et le bureau sont élus à la majorité :

Michel Defourny, Président d’honneur, François Faucher, Président, Claire Delbard et Anne-Catherine Faucher, Vice -Présidentes, Prosper Bellarbre, trésorier, François Pipet, trésorier adjoint, Yvette Bourbon, secrétaire, Jeanne Seywert, secrétaire adjointe, Adeline Fumet, attachée de presse, Maryse Causse-Guimbard, Martine Defaye, Thalie De Moleènes, Jean -François Marchat, Françoise Mazeau, Béatrice Michielsen, Marc Moyon, Arlette Pragout, Monique Redon -Sarrazy, Sylvie Redon -Sarrazy, Josiane Rouchut, Françoise Tabaraud.

Le Président passe la parole à Émilie-Anne Dufour, la nouvelle directrice de la Médiathèque du Père Castor à qui l’on doit le florilège des couvertures des catalogues du Père Castor, projeté sur l’écran, tout au long de la réunion.

Émilie-Anne présente la Médiathèque et les activités qui s’y déroulent. Elle rappelle le ratio de fréquentation de la Médiathèque par rapport à la population qui est de 26%, alors que la moyenne nationale est de 16% !

Les animations avec les enfants ont rassemblé tout au long de l’année plus de 2000 enfants. L’heure du conte rassemble les enfants tous les 15 jours, le mercredi.

Puis Frédéric Dumont, l’animateur du parc d’aventures, prend la parole. Il expose son programme qui s’appuie principalement sur l’éveil des cinq sens de chaque enfant. Au cours des différents rallyes, une attention particulière est portée sur l’acquisition du vocabulaire. Son travail est organisé en binôme avec les séances d’animation organisées par Valérie Da Costa. C’est au tour de Sabine Lucotte de prendre la parole. Elle se présente comme attachée aux archives, elle évoque la fréquentation soutenue de ces archives notamment par trois étudiantes tchèques qui se sont plus spécialement intéressées aux travaux d’initiation aux mathématiques d’Havranek, et à l’aventure pédagogique de Bakulé. Leurs travaux donneront lieu à des notes de recherche. Depuis son retour, l’une d’elles a déjà publié un texte directement issu de ses recherches à la Médiathèque.

Le Président se félicite de l’intérêt croissant que suscitent nos archives, et espère ainsi obtenir les aides nécessaires pour en poursuivre le classement.

Puis Michel Defourny va rappeler quelques objectifs du Père Castor. Texte de Michel Defourny.

Le Président remercie chaleureusement Michel Defourny pour l’ensemble de son exposé ainsi que pour l’analyse de la nouvelle .publication de MichkaIl serait souhaitable que l’actuelle équipe éditoriale du Père Castor revienne à des principes plus rigoureux et fasse moins de concessions aux effets de mode.

En effet, si parmi les productions actuelles qui portent la marque « Père Castor », certaines s’éloignent des principes d’origine, il est bon de rappeler que les albums n’ont pas été créés pour céder à un courant de tendance, ils ne cherchaient pas à répondre au prétendu goût d es enfants, ils répondaient à un plan mûri et concerté s’appuyant sur des données scientifiques de la psychologie et de la physiologie.

Le texte de Michel Defourny paraîtra dans la « Revue des Livres pour enfants ».

L ’intégralité de son intervention peut être écoutée sur notre site.: amisperecastor.free.fr

C’est au tour de Jean-François Marchat, Maître de Conférences à l’Université de Limoges, de prendre la parole. A la suite de ses fréquentes visites à la Médiathèque, il fait part de ses découvertes en abordant le sensible dans les Albums du Père Castor,

Jean-François Marchat souligne l’intérêt des archives qu’il a consultées et qui devraient intéresser tout le monde !

Après avoir dégagé l’action du Père Castor dans le mouvement de l’Éducation Nouvelle et comparé ses convictions à celle de ses précurseurs, Jean-François Marchat présente le programme d’un séminaire qui se déroulera en 2012 et qui aura pour titre : « Paul Faucher (1 898-1967) L’édition au service de l’Éducation nouvelle ». Ce séminaire, co-organisé par les Universités de Limoges, de Rouen, de Paris 8, se déroulera en cinq séances, quatre à Paris, la cinquième, le 7 juin 2012, ici même.

Le programme de ce séminaire se trouve sur le site : amisperecastor.free.fr.

L’intégralité de son intervention peut être écoutée sur ce même site.

Le Président remercie Jean -François Marchat pour la finesse de son analyse et pour son dynamique exposé riche de références.

Puis c’est à Jérôme Soulié, responsable technique de la Radio Catholique à Limoges, technicien et magicien du son, d’évoquer le travail entrepris pour la restauration et la numérisation des archives sonores, qui seront bientôt mises à la disposition des chercheurs, soit plus de 200 interventions. Après un exposé sur les techniques actuelles pour la conservation des documents, il énumère les difficultés auxquelles il a eu à faire face, notamment à propos des procédés d’enregistrement à partir d’un ancien enregistreur sur fil dont il découvre avec surprise l’existence, et les difficultés d’harmonisation sur chaque bande, qui présentent, pour chaque séquence, des différences de vitesse, de puissance de son, etc.

Jérôme Soulié fait écouter quelques extraits qu’il a lui même sélectionnés dont les Rondes et jeux dansés et l’enregistrement des « Trois petits cochons » dans la langue des troubadours, réalisé par une école du Limousin. Le plus émouvant fut d’entendre la voix du Père Castor pour la conférence qu’il a donnée à Florence en 1958.

Ce n’est pas seulement pour ses prouesses techniques que François Faucher remercie Jérôme Soulié mais aussi pour l’intérêt et le plaisir évident qu’il a manifesté tout au long de ce travail.

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